L'engouement pour la généalogie est loin de se tarir. Dans le Pays de Gex, de nombreuses personnes partent ainsi àla recherche de leurs ancêtres. L'association Regain les y aide très concrètement.

"Notre objectif est de protéger le patrimoine écrit en effectuant des relevés systématiques". Mme Colette Daiguemorte, responsable de l'antenne de Gex de l'association Regain - Recherches et Études Généalogiques de l'Ain - présente le fruit de 20 années de travail. Patiemment, les membres bénévoles ont parcouru les mairies, les diocèses, les études notariales, les archives départementales pour relever et consigner les mariages conclus sur le territoire. Un travail de fourmis, très organisé : une personne effectue le relevé tandis qu'une seconde le corrige pour éviter au maximum les erreurs. Car la machine à écrire n'existe pas depuis très longtemps, les actes sont donc manuscrits. Il y a donc un travail de déchiffrage que des cours donnés par Alexandre Malgouverné permettent de mieux appréhender. Mais le résultat est là, les mariages sont consignés dans une base de données informatiques qui peut être interrogés suivant de nombreux critères. Elle peut également être imprimée, et des exemplaires sont laissés gracieusement dans les mairies pour que tout un chacun puisse les consulter. Seul défaut, la loi des cent ans. Pour des raisons de préservation de la vie privée, les documents d'états civils de moins de cent ans ne sont pas en libre accès. Les relevés de l'association s'arrêtent donc pour l'instant au début du siècle dernier.

La bourse aux ancêtres

Pour les personnes qui entament la création de leur arbre généalogique il faut donc commencer par dépouiller ses archives personnelles. Et retrouver les livrets de familles de ses parents, grand parents qui permettent assez aisément de passer cette barrière des premiers cent ans. C'est alors que tout le travail de l'association prend son sens. Grâce à sa base de données, il est possible de remonter les génération une par une. Et quand dans une "bourse aux ancêtres" on tombe par chance sur une branche qu'un autre membre de l'association, donc un plus ou moins lointain cousin, a déjà dépouillé, c'est tout un travail de recherche qui est déjà accompli. Parfois on débouche sur une branche qui fait déjà partie de son propre arbre ! La population étant bien moins importante dans le passé, les lointains cousins arrivaient à se marier entre eux. Mais plus on remonte le temps et plus les difficultés apparaissent. Tant que l'on reste dans le département tout va bien, mais si un ancêtre a eu la bonne idée d'émigrer d'une autre région, voir d'un autre pays, les registres locaux ne sont plus d'une grande utilité. Il faut alors se déplacer réellement vers les archives départementales qui possèdent un double de tous les actes ou se déplacer virtuellement grâce à Internet. En effet, les associations des autres régions mettent en ligne les informations qu'elles possèdent pour les partager. C'est donc tout un patrimoine écrit qui petit à petit se mémorise dans les puces électroniques des ordinateurs.

Et ce n'est pas fini

Mais quand on a remonté le temps, que l'on a retrouvé un ancêtre du 15ème siècle, ce qui est déjà bien, il ne reste plus, pour les plus passionnés, qu'à redescendre l'arbre pour le compléter avec les enfants ! Le nombre de noms dans l'arbre peut alors grandir très vite. Mais si l'association a relevé les actes de mariages, elle n'a pas encore consigné les naissances. C'est prévu, mais peut être que d'autres bénévoles s'y attèleront, c'est en tout cas ce que souhaite Colette Daiguemorte. D'ici là, elle continue à accueillir les nouveaux "chercheurs d'ancêtres" qui souhaitent engager cette passionnante remontée dans le temps et l'histoire.

E.C.